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Course à pied. Ils représentent le Portugal et bien plus encore
En plein essor, le Club athlétique portugais de Fribourg est présidé depuis quatre ans par Adrian Aebischer, un Singinois pure souche. Cosmopolite, vous dites? Présentation avant la 46e édition de la course de Chiètres, ce samedi.

15 mars 2024 à 18:15, mis à jour à 19:17 La Liberté
Ce samedi après-midi encore, ils seront une vingtaine parmi les quelque 6500 participants attendus à emprunter le parcours de la course de Chiètres, la «Kerzerslauf» comme on l’appelle, les francophones y compris. Après 15 km par monts et par vaux, ils se trouveront un coin de gazon, la table de pique-nique d’une place de jeux, le capot d’une voiture pourquoi pas, pour partager leur expérience et un décrassage gourmand.
Rentré au pays
Fort de 68 «socios», le CAPF a été fondé en 1985, «et avec le soutien de Victor Fernandes», par Normando Santos, qui désirait continuer à exercer sa passion de la course à pied à son arrivée sur les bords de la Sarine, au début de la même année. Depuis, Normando Santos est rentré au pays. «Mais il fait partie de notre groupe Whatsapp et je crois qu’il est fier de ce que le club est devenu», rétorque Nuno Almeida, 44 ans, binational suisse et portugais et membre d’un comité très actif sur Facebook et Instagram. Notamment. Conséquence: une inflation galopante.
«En 2023, nous avons augmenté de 45% le nombre de nos membres», calcule Adrian Aebischer. «Ça commence à prendre de l’ampleur, abonde Nuno Almeida. Grâce au bouche à oreille mais surtout aux réseaux sociaux, on se fait de plus en plus remarquer. Même des gens qui n’ont jamais couru de leur vie s’y mettent et nous rejoignent. Et puis, avec nos nouveaux maillots, on nous reconnaît tout de suite. Les anciens étaient un peu passe-partout. Mais le mois dernier lors du cross de Farvagny, on ne voyait que nos coureurs.» Sourire.

« Par rapport à ce que j’ai pu connaître, les gens sont plus ouverts »
Les tee-shirts rouge et vert dégradés du CAPF, parlons-en. Ils ne sont pas qu’aux couleurs du Portugal. Sur une manche, le drapeau de la Suisse, sur l’autre celui du canton de Fribourg. Des armoiries multiples pour un club pluriculturel, qui abrite cinq nationalités différentes: portugaise, suisse, française, italienne et même érythréenne. Quant aux citoyens helvétiques, ils ne sont pas que Sarinois, Singinois ou Lacois mais proviennent encore de Châtel-Saint-Denis, Payerne, Yverdon ou Thoune. Cosmopolite, vous dites?
Pas de stamm, ni de local de réunion. Sa dernière assemblée générale, le CAPF l’a organisée à Chevrilles. Déjà, le lieu de l’entraînement, ce dimanche, est arrêté: ceux qui le voudront ou qui ne sont pas trop épuisés des efforts de la veille se retrouveront à Guin. Quant à l’Athletic Night de 2025, car le CAPF a obtenu pour son 30e anniversaire l’organisation de la soirée de gala de la FriRun Cup, elle pourrait avoir lieu à Marly, mais rien n’est sûr.
Liberté, mélange et émancipation communautaire: le Club athlétique portugais de Fribourg prône des valeurs qui ne sont pas que gustatives. «Par rapport à ce que j’ai pu connaître, les gens sont plus ouverts. Il y a ce côté latin qui est très festif», témoigne Adrian Aebischer. «On s’amuse, on se fait plaisir, mais on s’encourage beaucoup aussi, ajoute Nuno Almeida. Quand quelqu’un est blessé, il n’est pas rare qu’il vienne soutenir les autres (c’est le cas d’Adrian Aebischer cette semaine, ndlr). Et quand on écrit sur le groupe qu’on va faire telle ou telle épreuve, il y a tout de suite vingt personnes qui sont partantes.»

«Petite carotte»
Cette solidarité ne s’exprime pas qu’à l’heure de l’apéro: sans ses amis lusitaniens par exemple, Adrian Aebischer n’aurait pas découvert en janvier le semi-marathon de Madère, visite de l’île (par un membre du club) en prime. Elle se traduit encore au classement général de la FriRun Cup, où Nuno Almeida et ses coéquipiers, après avoir collectionné les 3es places, espèrent gravir un, voire deux échelons. «On n’est pas tournés vers la compétition à outrance, souligne ce dernier, mais on offre l’inscription à la FriRun Cup. C’est une petite carotte. Si ça peut motiver certains à venir, tant mieux.»
Les présentations faites, la «Kerzerslauf» 46e du nom peut commencer! Alors si cet après-midi, le long de la terrible montée de Golaten ou à l’arrivée, sur la Gerbegasse, vous voyez des maillots rouge et vert se faire violence et transpirer, n’hésitez pas à les applaudir ou à leur crier un mot gentil. Ils vous offriront peut-être un obrigado, un merci, un Danke ou une tranche de gâteau en retour.
Kerzerslauf, 46e édition. Samedi. Principaux départs. 10 h 27- 10 h 35: élites dames 5 km 10 h 30: élites messieurs 5 km 11 h 53: élites dames 15 km. 12 h: élites messieurs 15 km. 12 h 47: élites dames 10 km. 12 h 49: élites messieurs 10 km. Dès 15 h 10: courses des enfants.